Le gouvernement prépare une réforme de l'acquisition de diplôme par l'expérience

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Lancée il y a vingt ans, la validation des acquis de l’expérience patine. Un rapport, remis ce mardi au gouvernement, jette les bases d’une refonte du dispositif. L’équipe de campagne d’Emmanuel Macron n’exclut pas d’aller plus loin, quitte à mettre à mal la sacro-sainte hégémonie du diplôme.

Article publié sur le site www.lesechos.fr – 15 mars 2022 à 18h20 – Par Alain Ruello

Lourdeur, intervenants trop nombreux, financements difficiles… Remis ce mardi au gouvernement, un rapport – prêt depuis juillet 2020 mais resté sous le tapis officiellement à cause du Covid – jette les bases d’une refonte totale du dispositif de validation des acquis de l’expérience (VAE).

Un dispositif, qui, vingt ans après avoir vu le jour, continue de végéter . A telle enseigne qu’on ne sait pas exactement combien de personnes décrochent chaque année un diplôme ou une certification en faisant reconnaître devant un jury leurs compétences acquises sur le tas. « Son usage a même reculé », déplore la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

Née en 2002, la VAE s’adresse aux personnes sorties de l’enseignement initial sans rien. A l’origine, l’objectif visé était de 60.000 reconnaissances par an. En 2006 déjà, le gouvernement de l’époque avait tenté de simplifier les choses. Un rapport des Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Education nationale (Igaenr) a remis le couvert en 2017 . La situation ne s’est pas améliorée depuis. « Trop long, trop complexe […] c’est pourtant une des réponses alors que le secteur du grand âge offre des centaines de milliers d’emplois », renchérit Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie.